09/11/2020
L'événement de mon lundi, c'est un carré de chocolat.
Un carré de chocolat que j'ai prélevé d'une tablette entamée retrouvée au fond d'un placard de la cuisine. Un carré de chocolat noir à 95% de cacao. Un gros carré de chocolat noir à 95% de cacao. Un gros carré de chocolat noir que j'ai posé sur ma langue à l'heure du goûter. Je l'ai laissé fondre ainsi pendant au moins 3 minutes. En se réchauffant, le carré de chocolat s'est transformé en pâte et s'est collé à mon palais. Par de petits coups de langue, j'ai frotté cette pâte épaisse contre mon palais. Une fois suffisamment liquide, le chocolat s'est mis à couler le long de ma langue, avant de glisser au fond de ma gorge. Mes papilles aiguillonnées, mes mâchoires serrées. Tout à coup, n'y tenant plus, j'ai dégluti pour avaler ce qu'il restait du mélange de chocolat chaud et de salive dans ma bouche. N'est alors resté plus qu'un voile de velours qui a tapissé ma cavité buccale de longues minutes encore.
Ce carré de chocolat noir est arrivé dans ma journée comme une caresse un peu rêche. Après une matinée passée à donner une formation à des gens qui n'en avait cure, après un déjeuner sinistre, après un début d'après-midi où les tâches rébarbatives accomplies semblaient empêcher l'horloge de tourner, cette caresse rêche est la meilleure chose que me soit jamais arrivée.