17/11/2020
Je ne dormirai pas seul ce soir. La chambre est pleine de mes fantômes au moment où je me couche. Les larmes sur mes joues coulent. J'ai souffert cet état d'esprit, cette atmosphère toute la journée sans que je puisse expliquer pourquoi. Rien de différent, de pire, de mieux. La nouvelle routine. La vacuité.
Convoqués sans le vouloir, sans le savoir, tous ont répondu présent à l'appel, ceux qui ont été, ceux qui sont, ceux qui n'ont pas pu être. Pour soutenir leur défilé, mon cerveau semble avoir choisi Tous les morts sont ivres de Juliette Nouredinne :
Les corbeaux sont gras de froide chair humaine
Et grâce au maigre vent à la voix d'enfant
Le sommeil est doux aux morts de Lofoten.
22h31. *clic* J'éteins la lumière. Ma tête est pleine de morts, réels ou figurés. Les larmes sur mes joues continuent de couler.
Les morts, les morts sont au fond moins morts que moi.
Je me blottis contre toi, dépose un baiser sur ta bouche et susurre à ton oreille les mots de l'Adolphe de Benjamin Constant qui me reviennent : « Malheur à l’homme qui, dans les premiers moments d’une liaison d’amour, ne croit pas que cette liaison doit être éternelle »
. Le son de ma voix se perd dans les plis de l'oreiller que j'enlace.
Les morts, les morts sont au fond moins morts que moi.